Balade à Ortopark

     Le 9 novembre dernier commençait l’exposition Ortopark / Retropolis, au cabinet d’amateur. Le vernissage avait lieu en présence de l’artiste, Retro, anciennement Toons. Avant de devenir le street artist que l’on connait actuellement, Retro graffait en effet sous un autre nom, des lettrages pour l’essentiel, et a également passé plusieurs années à travailler uniquement en atelier. Dans son travail actuel, ce qui l’intéresse c’est avant tout le travail sur les personnages, ainsi que celui sur les animaux, qui sont un prétexte pour explorer les textures.

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     Il n’y avait pas foule dans la petite galerie, à peine une dizaine de personnes, mais ce n’était pas plus mal. Il était agréable de pouvoir examiner chaque toile à loisir et de discuter avec le galeriste et l’artiste. Lorsque je questionne ce dernier sur la signification du nom de l’expo, il m’explique qu’il est en train de façonner une ville, Retropolis, et qu’Ortopark en est un quartier : « « C’est une seule partie, un quartier, et la ville va s’agrandir après. Ce quartier là est dédié à l’art russe, le prochain au vaudou, ce qui va permettre d’explorer beaucoup d’autres choses ». »

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     L’intérêt de cette exposition réside, à mon avis, dans la différence entre les oeuvres concoctées en atelier et celles posées sur les murs, en plein air. Tandis que, dans la rue, il nous habitue à des fresques amples et colorées, Retro présente ici un travail sur le noir et blanc et les petits formats. « Ça me permet de rester accessible », me dit-il. Une moitié des toiles exposées est colorée des habituelles doubles nuances de bleus et d’oranges que Retro utilise énormément. Un choix qui intrigue : certains visiteurs y voient une réinterprétation personnelle de la dualité du yin et du yang, fuit de la recherche d’une harmonie et d’un équilibre esthétique. Ou alors Retro, se retrouvant un jour avec uniquement un pot de peinture bleue et un autre d’orange, s’est-il rendu compte que l’association fonctionnait… On est également saisi par la beauté toute simple des titres choisis pour chaque toile : Allumeur de réverbères, Soirée mondaine au fil de l’eau, Cirque aux fleurs…autant de noms un brin naïfs qui semblent tout droit sortis d’un conte et qui permettent de se figurer une sorte de carte mentale poétique de la ville que Retro est en train de construire.

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Cirque aux fleurs, encre et café sur papier, 50 x 65cm
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Un morceau d’Ortopark dans une ruelle parisienne

     Et puis, cette exposition est aussi l’occasion de découvrir le cabinet d’amateur. Petite galerie d’art du 11e arrondissement, dans un quartier aux airs de village, c’est un véritable lieu de street art. Ses abords sont couverts d’oeuvres clandestines de différents artistes : Miss Tic, Ardif, Fe_tavie, Pierre Merriaux, David Selor, Jo Little et d’autres. À l’intérieur aussi certains ont laissé des traces de leur passage : un petit diamant orange du Diamantaire, qui s’accorde parfaitement avec les couleurs des peintures de Retro, ou encore les dessins à la craie abstraits de Jordane Saget, qui viennent très joliment soutenir Pêche nocturne au large d’Ortopark

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Pêche nocturne au large d’Ortopark, encre et acrylique sur papier, 100 x 70cm

L’exposition Ortopark / Retropolis de Retro Graffitism est à voir jusqu’au 19 novembre 2017 au cabinet d’amateur, au 12 rue de la Forge Royale, Paris 11e.  

Le cabinet d’amateur : www.lecabinetdamateur.com

L’instagram de Retro : @retrograffitism

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