2018 est là, c’est le moment de faire le bilan, calmement, de l’année écoulée. Pas de Top 10 sur Kiffe ta culture ! mais ce mois de janvier est un bon prétexte pour vous faire part de quelques oeuvres et artistes qui m’ont marquée, et auxquels je n’ai pas encore eu l’occasion de consacrer un article. De l’art contemporain en galerie, des fresques et des petits collages discrets, mais fascinants, la capitale a été riche en évènements plus ou moins licites. Le 13e et Belleville, toujours en effervescence, n’ont pas été les seuls endroits dignes d’intérêt en matière de street art et d’art en général. On a vu des murs se couvrir de couleurs aux Grands Voisins, les rues du Quartier latin ont continué à se parer de petits motifs, de même que les abords du canal Saint Martin, et les quartiers d’Oberkampf et de Ménilmontant n’étaient pas en reste. Voici donc une sélection personnelle de découvertes qui m’ont marquée.
ART CONTEMPORAIN :
Léonard Combier
Petite tricherie sur ce coup-là. J’ai découvert Léonard Combier et son univers psychédélique lors d’une exposition à la Manufacture 111, dans le 20e, fin décembre 2016. Et comment faire l’impasse sur cet artiste : détails à profusion, humour grinçant et impertinent, visages déformés et diversité de supports, tout était réuni pour saisir le visiteur. Il m’aura fallu presque deux heures pour faire le tour de l’exposition, examiner chaque toile, regarder chaque vidéo. On ressort de là le cerveau en ébullition. On attend avec impatience la prochaine exposition à Paris.
OEUVRES ET INSTALLATIONS :
Jace aux Grands Voisins

Artiste installé à la réunion, Jace a fait un passage l’été dernier dans le 14e arrondissement, aux Grands Voisins, à l’occasion des 14’Arts. Il signe ainsi une des plus belles fresques de l’évènement. Dimensions impressionnantes évidemment, mais surtout un savant usage du support de base avec cet alignement de fenêtres étroites transformé en manche de guitare électrique. Gouzou, aérosol et rock’n’roll.
ReaOne au Lab 14

En février dernier l’évènement Lab 14, dans le quartier du Montparnasse, prenait fin. De nombreux artistes s’étaient approprié d’anciens bureaux de poste pour en faire un espace d’exposition éphémère et immersif. L’artiste ReaOne avait notamment pris possession d’une pièce de manière impressionnante. Ses courbes abstraites caractéristiques, réalisées pour l’occasion en vert fluorescent sur fond noir, combinées à des sortes de mobiles fixés au plafond, permettaient un effet de perspective saisissant.
Philippe Baudelocque à la Butte aux Cailles

Cette fresque a été réalisée en 2012, sur l’invitation des LézArts de la Bièvre. Toujours visible plus de cinq ans après, elle a été pour moi l’occasion de découvrir le formidable Philippe Baudelocque. Très reconnaissable à ses dessins d’animaux à la craie, couverts de motifs géométriques, l’artiste a, une fois n’est pas coutume, décidé de dessiner sur un fond bleu au lieu de son noir profond habituel. Au fil du temps, elle s’est enrichie du passage d’autres street artistes, notamment Jef Aérosol.
ARTISTES :
Ardif et ses hybrides
Ardif a été l’une de mes plus belles découvertes de cette année. Très productif à Paris et dans sa région (il a dernièrement réalisé un collage impressionnant pour Le MUR Boulogne), il recouvre les murs de créatures hybrides et poétiques, mi-animaux, mi-machines. Invitation au rêve, invitation aussi à la réflexion quant à un avenir où la technologie tend à prendre une place de plus en plus importante, ces oeuvres sont autant de petits bijoux éphémères essaimés dans la capitale.
Matthieu et ses dessins à la craie
Matthieu n’est plus à présenter. Ses très caractéristiques dessins à la craie, que ce soit des visages sages ou des autruches rigolotes (et très récemment un lama), un brin naïves, lui ont permis d’acquérir une petite renommée dans le paysage parisien. Très productif lui aussi, on a vu ses créations apparaître puis disparaitre dans les quartiers de Paris, des quais de la Gare du Nord aux abords de la place Monge, en passant par le Louvre et Belleville.
Kraken et ses poulpes
Dans un style moins joyeux, Kraken s’attache lui a représenter essentiellement des pieuvres sombres, fantomatiques et vaporeuses, qui répandent leur encre le long des murs parisiens. D’un réalisme saisissant, ces peintures captent le regard et fascinent par leur aura inquiétante. Autre facette du travail de Kraken, moins visible dans les rues, son travail sur les corps déformés par le poids de la graisse et des ans, mais tout aussi gracieux que ses poulpes.
Bebar et ses abstractions
Jeune street artiste qui tient à conserver son anonymat, Bebar excelle à recouvrir des murs, parfois très larges, de têtes diaboliques, mais aussi de motifs abstraits et colorés. Il oeuvre aussi bien en vandale dans les rues parisiennes que dans des évènements plus officiels. On l’a retrouvé par exemple sur les murs de la Cité Internationale Universitaire à l’occasion de Rehab II, ainsi que sur les planches de skates de l’évènement Boards To Be Solidaires, dans la Galerie de Jour d’Agnès B.
Kamlaurene et leurs portraits
Kamlaurene reste le numéro un indétrônable à mes yeux, en matière de street art et d’art en général. Leurs portraits, que le duo colle allègrement dans tous les coins et recoins de la capitale, sont fascinants de candeur. Leurs yeux noirs et profonds, leurs couleurs pastels, leurs silhouettes simples et naïves, tout n’est que douceur dans ces dessins. Vous ne pourrez vous empêcher de ralentir le pas et de sourire en en croisant un.
CARTES
Petit hors catégorie pour terminer, avec une oeuvre originale et follement pertinente : les cartes collées par Codex Urbanus dans les rues parisiennes. Je passe rapidement sur celle qui cartographie différentes sortes de stupéfiant pour me concentrer sur celle qui répertorie un grand nombre de street artistes aux talents divers. Cette carte aux allures d’annexe d’un livre d’heroic fantasy est un formidable outil de découverte. Le néophyte pourra ainsi s’immerger de façon méthodique dans le monde merveilleux de l’art urbain.
À bientôt pour les premiers évènements de 2018 sur Kiffe Ta Culture! .
Super article à lire dans le uber en rentrant d’un concert à la Maroquinerie
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Ravie que ça t’ai plus ! Stay tuned
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Kam et Laurène est un duo d’artistes… pas une seule artiste 😉
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Petit égarement de ma part, mais c’est corrigé ! Merci
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